Silvia Gaillard

Silvia Gaillard

-Je suis née à Paris dans une famille d’artiste : mon père était André Gaillard, célèbre humoriste du duo « Les Frères Ennemis » qui fut connu des années cinquantes aux années quatre-vingts en France. Ma mère a été mime et la partenaire de Marcel Marceau. Mes parents se sont d’ailleurs connus dans sa compagnie. Ma sœur Valérie est comédienne, chanteuse et mime ; elle a été ma première partenaire sur scène ! Nous avions monté notre premier spectacle musical ensemble ! Je vis encore à Paris aujourd’hui. J’aime la France que je retrouve avec bonheur après chaque tournée à l’étranger.
-Les influences: Tout s’est fait naturellement, vous vous en doutez, avec un environnement pareil ! Mes parents étaient très cinéphiles et à douze ans, j’avais déjà la culture cinématographique d’une adulte ! J’étais passionnée de films, de comédies musicales mais aussi d’écriture scénaristique et de fabrication d’un film. Je voulais savoir tout faire dans la création artistique.
-Le cinéma classique américain et anglais – Hitchcock, Mankiewicz, Billy Wilder., Lubitsch…mais aussi français – Carné, Autant-Lara, Christian Jaque, Jean Cocteau…ont bercé mon enfance avec tous ces acteurs comme Gérard Philippe, Spencer Tracy, Katharine Hepburn, Cary Grant, etc… Et puis bien sûr, ceux qui ont marqués ma génération : Spielberg, Lucas, et Zemeckis. Ma mère avait voulu être danseuse et elle m’a insufflé cette passion. J’ai dévoré toutes les comédies musicales américaines avec Gene Kelly et Fred Astaire. Et la télévision a été pour moi une source de créativité scénaristique avec Stephen J. Cannell notamment, et toutes les séries fabuleuses comme Columbo dont un des premiers épisodes fut réalisé par Steven Spielberg !
-Aujourd’hui le choix s’est étendu jusqu’au lycée en France avec des options que les jeunes peuvent choisir. Et c’est une bonne chose. Je pense qu’il faut se cultiver un maximum et étudier avec des personnes bienveillantes et au top de leur technique. Rien ne sert d’aller chez « untel » parce qu’il est à la mode. Il faut trouver ce qui nous correspond en tant que futur artiste. J’ai pu étudier l’art dramatique en France avec de très bons coaches comme Jordan Beswick. J’ai également travaillé avec Fiona Shaw à Bruxelles et Nadine George à Londres, avec Wilfride Piollet et Jean Guizerix de l’Opéra de Paris, et Marcel Marceau en mime. Et aussi des maîtres au japon pour étudier le théâtre Kabuki. Il faut s’ouvrir au maximum. Personnellement, j’ai une formation de danseuse qui a été mon premier métier dans le spectacle. Également en chant, en mime et bien sûr en art dramatique français et anglais.
-La célébrité est moins importante que la reconnaissance. Elle est importante dans n’importe quelle profession. L’important ce sont les rencontres que l’on fait au cours de sa carrière. Ma place dans la motion capture me permet d’être sur de beaux projets. Mais ça ne fait que commencer ! Le meilleur reste à venir !
-Encore trop peu de rôles écrits pour et par des femmes, sans tomber dans les stéréotypes. Ca avance, mais trop lentement. Je joue beaucoup pour les jeux vidéos, et très souvent cela manque d’une vision féminine. Heureusement, les grandes stars d’Hollywood nous ouvre la voie.
-En France, il y a une ambivalence. On aime les artistes et l’etat les soutient, mais seulement s’ils oeuvrent dans un certain domaine. Nous sommes très libres. Par contre, le divertissement est très mal perçu et trop commercial donc pas artistique. Le soutien financier tend à décroître en ce moment et c’est difficile pour les petites structures. Heureusement, il y a de nombreux festivals et de compagnies créatives dans tout la France. C’est une grande richesse !
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-Je travaille mes rôles très en amont avec le maximum d’information. Même si parfois, il faut qu’il extirpe ces infos chez les animateurs 3D qui ne connaissent pas toujours le travail de l’acteur ! Ils viennent du jeu vidéo et nous sommes parfois des extraterrestres pour eux ! Je suis d’ailleurs en train de monter des formations pour eux dans ce domaine.
-J’ai terminé la réalisation d’un documentaire sur une femme handicapée et son lien avec sa fratrie. Actuellement, avec Ludovic Blezes réalisateur, nous sommes à la recherche de financements pour le court-métrage « M.J » entièrement réalisé en motion capture au studio Mocaplab. C’est une première en France, un court métrage de fiction en motion capture. J’y interprète le rôle de Carolyn, une mère qui après le décès de sa fille de huit ans, va tenter de se suicider quelques années après. Et je vous laisse découvrir la suite très bientôt ! Il est en cours de postproduction et je me rends au festival de Clermont-Ferrand pour y trouver des partenaires. La France est un peu frileuse avec cette technique, alors pourquoi pas des investisseurs étrangers ! Welcome ! Je souhaite à l’avenir développer et produire d’autres films en motion capture.
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