de Sherif Awad
-Je suis née en Île-de-France, comme fille unique de parents divorcés. Ma mère était psychologue et mon père moniteur d’équitation. J’ai été élevée par ma mère avec beaucoup d’amour malgré la situation difficile que nous traversions. Elle était très à l’écoute et encourageante. J’ai découvert la campagne quand j’étais avec mon père, et je me sentais très bien en présence des chevaux.
-Toute petite, je me suis intéressée et pratiqué la danse classique d’abord puis la musique. J’étais fascinée par une cousine qui jouait du piano et eu la chance de suivre des cours qui m’ont conduit à un premier prix d’interprétation au concours Nérini à l’âge de 9 ans. J’étais attirée par le jeu et ai intégré le conservatoire d’art dramatique de Viry-Chatillon adolescente d’où je suis sortie avec un prix d’excellence.
–Isabelle Adjani était mon modèle d’actrice au cinéma quand j’étais adolescente, Ingrid Bergman aux États-Unis. Bien sûr, j’étais impressionné par Buster keaton, Charlie Chaplin. Puis j’ai été fasciné par les films de Stanley Kubrick et David Lynch; je peux dire qu’ils ont réellement nourris mon imaginaire et une part de ma poétique. J’aimais le théâtre contemporain, comme la compagnie le Living Theater précurseur en la matière, les créations de Bob Wilson et Peter Brook. J’ai découvert la danse Butô avec les spectacle de la compagnie Sankai Juku, puis le travail de Pina Bausch. Je ne pouvais séparer le travail d’acteur du travail du corps. la liste de mes influences n’est pas exhaustive, et à chaque période de ma vie correspond des œuvres, des réalisateurs, auteurs, acteurs qui m’ont influencée !
-La scène est le territoire d’apprentissage privilégié pour l’art dramatique, développer sa propre créativité et son sens de l’improvisation. Si l’on peut intégrer une école artistique c’est l’idéal, que ce soit une école d’état ou privée où de nombreuses disciplines sont enseignées et élargir les capacités de jeu. La célébrité permet de mieux choisir ses projets, d’accéder à des rôles plus intéressants, c’est en cela qu’elle peut devenir un objectif. Je travaille dans ce sens.
-Aahah oui les défis pour les actrices: l’âge ! Dans l’audio-visuel c’est éliminatoire surtout à partir de 40 ans pour une femme, les rôles proposés sont très indigents la plupart du temps. Des réalisateurs, réalisatrices et auteures, commencent à penser différemment.
–Il y a besoin de renouveau, d’écouter et de soutenir les nouvelles écritures que ce soit en théâtre ou au cinéma ! Il existe un terrain riche d’auteurs , de scénaristes et d’acteurs qui ne sont pas reconnus par le système en place, qui n’appartient pas à la famille des décideurs. Les plateformes de diffusion, Netflix, Ocs et autres prennent les risques de les produire sachant que ces films ne seront pas diffusés sur grand écran. Ce serait aussi le travail des cinémas indépendants de soutenir les longs-métrages indépendants, de les diffuser donc. Je fais partie d’un think tank qui réfléchit en ce sens.
-J’aborde les nouvelles propositions avec beaucoup d’enthousiasme ! Je choisis d’abord les projets selon l’histoire et le rôle qui m’est proposé, la capacité que j’aurais à interpréter ce rôle au mieux. Puis je travaille en plusieurs étapes, de la lecture à la construction du personnage, jusqu’au travail organique de l’acteur. Je suis à l’écoute de tout style d’œuvres françaises et internationales
-Je tourne sur le prochain long-métrage de Martin Ziegler, le 4ème long-métrage sous sa direction et je jouerai dans une série dont je ne peux rien dévoiler pour le moment. Je commence l’écriture d’une pièce de théâtre dans laquelle je jouerai également, sur la mémoire des résistants de la seconde guerre mondiale. D’autres projets sont à venir au cinéma. Je serais ravie de vous en parler le moment venu !