de Sherif Awad
Dès l’âge de 3 ans, je poussais la chansonnette. Je chantais pour les amis de la famille. on me donnait des bonbons ou des sous. Je chantais tout le temps en fait du matin au soir. J’adorais ça. C’était un moyen de m’exprimer pour moi comme celui de parler. D’ailleurs, je parlais tout le temps. Enfant, j’étais plutôt bavarde. Enfant, je souhaitais être danseuse et chorégraphe professionnelle.
Ma famille n’étant pas d’accord, j’ai dû attendre la fin de l’adolescence pour commencer à suivre des cours. Je me suis formée à l’Ecole ESDC Rosella Hightower à Cannes (06) tardivement donc. Je me sentais comme un poisson dans l’eau en dansant. J’ai su que j’étais chez moi sur la scène. J’ai découvert ensuite le théâtre en poussant par curiosité les portes d’un cours de théâtre dans les Alpes Maritimes à Saint Laurent du Var à l’âge de 20 ans. J’ai ressenti là aussi un immense plaisir et découvert que cette autre forme d’expression par les mots était là où je souhaitais aller. J’ai obtenu un prix d’interprétation de comédienne à l’unanimité dans le Sud de la France auprès d’un jury de professionnels cette même année. Cela m’a considérablement encouragé à poursuivre ma route. J’ai donc décidé de me former au métier de comédienne au cours Florent (à Paris) dont je suis diplômée.
-A l’adolescence, j’ai découvert des films avec l’actrice Isabelle Huppert. J’adore cette actrice depuis ce temps-là. J’ai dans la même période découvert les univers de réalisateurs tels que Luchino Visconti, Ingmar Bergman, Federico Fellini grâce aux 2ème parties de soirée qui passaient à la télévision française. Je suis tombée amoureuse du cinéma indépendant. Lorsque j’ai fréquenté les cours Florent, j’ai découvert l’univers des films du génial John Cassavetes et de cette extraordinaire et talentueuse actrice qu’est Gena Rowland. Mon réalisateur préféré est d’ailleurs John Cassavetes. Et mon actrice préférée est Gena Rowland. J’adore également Isabelle Huppert et Daniel Auteuil. J’ai découvert ensuite Nikita Mikhalkov au cinéma puis le théâtre de Tchekhov que j’adore. Puis, l’extraordinaire Jacques Tati et ses merveilleux films. Même s’il n’est pas le seul, le danseur qui m’a marqué est Vaslav Nijinsky. Côté chanson, il y a un groupe et notamment une chanteuse que j’aime beaucoup et qui m’a inspiré. Il s’agit du groupe “Cocteau Twins” et d’Elisabeth Fraser. J’adore aussi PJ Harvey et Juliette Greco.
-Je pense qu’il y a plusieurs chemins possibles pour être artiste. Pour ma part, j’ai fréquenté 2 écoles, une de danse et une de théâtre. J’ai rencontré un compositeur et un auteur en sortant des Cours Florent et nous avons travaillé ensemble sur des compositions originales. J’ai énormément appris en tant que chanteuse dans cette période de créations de chansons et de scènes parisiennes, notamment grâce à un travail sur la création d’harmonie à plusieurs voix. Dans cette même période, j’ai fait beaucoup de théâtre de rue. Ça été très formateur grâce à l’improvisation que ce théâtre demande. Et je me suis bien “éclatée”. J’ai rencontré une marionnettiste lors d’une représentation d’une pièce de théâtre en salle dans laquelle je jouais. Je n’avais jamais pensé à le marionnette. Par curiosité, j’ai accepté sa proposition de travailler avec elle et je suis tombée dans le monde de la marionnette de cette façon. Je me suis rendue compte que j’avais aussi quelque chose à dire par la marionnette. Elle m’a beaucoup appris sur la manipulation et la construction de certains types de marionnettes en travaillant sur ses spectacles pendant 9 ans. Par la suite, j’ai souhaité créer mes propres spectacles, ce que j’ai fait. J’ai suivi un stage de construction et de manipulation auprès d’une compagnie cannoise de marionnettes “Arketal”. Cet enseignement fut également riche. Et même si j’ai fait plus de scènes que de films, depuis 28 ans, j’oscille entre spectacles, films, chansons.
-J’aime mon métier de comédienne, chanteuse, danseuse et marionnettiste. Si plus de notoriété donc de visibilité me permet de continuer de jouer, alors oui, c’est important. Les difficultés sont celles que l’on peut s’imposer à soi-même. Sinon, vis à vis du métier, il y a des âges plus faciles que d’autres pour les femmes, il me semble. Je pense que trouver un financement pour un film ou un spectacle est toujours du parcours du combattant. Quand il ne s’agit pas de mes spectacles, je fonctionne au coup de coeur tant sur les projets que sur les personnes.
-Je choisi soit des chansons existantes avec lesquelles je fais des covers où que j’intègre dans mes spectacles, soit je chante des chansons que l’on m’écrit. J’aime mélanger les genres donc souvent mes spectacles sont emprunts de théâtre, de chansons, de chorégraphies. J’aime écrire mes chorégraphies. J’ai une chaîne YouTube sur laquelle je poste mes covers. Un book en ligne nathaliebuigues.fr. Je suis présente sur les réseaux sociaux.
-En ce moment, je prépare mon nouveau monologue “La Déchirure” d’après une nouvelle de Simone De Beauvoir. J’ai invité dans ce spectacle le théâtre, la chanson, la danse. Je suis également auteur. En ce moment, j’écris un ouvrage sur le théâtre.