de Sherif Awad
-Je suis née dans une famille catholique dans une zone rurale avec une nombre incroyable de cousins. Quand mon père rentrait du travail le soir, il s’installait devant la télé avec un Pepsi. Et il y restait collé pour la soirée en fumant des cigarettes, toujours les Players, le paquet bleu pâle. Être dans la télé était dès mon plus jeune âge un rêve imprégné du désir pour la reconnaissance paternelle. Des frères de mon père avait communément ouvert un garage avec une cour de ferraille et une salle de peinture pour automobile. C’est caché derrière les portes de ce garage que j’ai vu mes premiers idéaux féminins. C’est à dire des découpures de magazine et des calendriers sexy. Mais il ne faut pas diminuer le fait que ma mère était et est toujours très belle. Obsédée par le végétarisme, le physique et le naturel. Elle a divorcé mon père. Ce fut une étape difficile de ma vie mais un mal nécessaire. J’avais 8 ou 9 ans. Elle sortait le soir pour trouver un nouveau papa pour moi et mes frères. Avec ses petites jupe courte elle était bien mal placée pour sermonner l’adolescente que je devenais. Elle attendit que j’aie 21 ans pour m’instruire sur ses passes temps nudistes, naturiste. Mais c’était étaient bien futile, car ses valeurs m’avaient déjà rejointe. Celui qu’elle n’a jamais marié et que j’appelle mon beau père malgré tout, est celui qui m’a apporté mon côté pratique de la communication et de la culture. Passionné, moral, intellectuel, cinéphile, DJ. Nous avions des intérêts communs pour l’art et les médias. Ça a cliqué. Je lui dois beaucoup.
-Les émissions de télévisions dans les années 80-90 étaient limité. Différemment de l’ère informatique actuelle ou les enfants reçoivent exactement ce qu’ils veulent sur demande. Nous étions limités et influencé par Radio Canada et Télé Québec. J’étais adolescente quand j’ai eu accès à des postes demandant une inscription. Plus jeune c’était impensable de dépenser pour ce genre de chose. La situation financière est restée plutôt précaire jusqu’à ce que ma mère ramène le DJ du club ou elle sortait. ”Ma Petite Pouliche”, ”Les Schtroumfs”, ”Les Pierre À Feu” et ”Passe Partout” sur les heures de diffusions était ceux pour lesquels j’avais permission de m’assoir devant le téléviseur. Mon grand frère écoutait ”Les Débrouillards” et ”Les 100 Watts”. Et nous jouions au Nintendo ensemble. Nous avions des copies, jamais des originaux encore une fois pour des raisons budgétaires, des films des ”Tortues Ninja”, nous l’avons tellement écouté que la bobine du deuxième avait brisé d’usure. J’avais une copie de ”La Belle et la Bête” de Disney. Il est important de nous situer temporellement. Parce que plusieurs de ses filiales ont changés et été reprises différemment depuis. Les Tortue étaient filmées dans des costumes avec des acteurs. Les Pouliches et Belle se présentaient sous forme de dessins animé en deux dimensions. Elles vivaient dans des châteaux médiévaux leur monde remplis de monstre et de magie. Plus tard vint Télé Toon. Et les adolescentes que je côtoyais au secondaire m’on initiée à la culture nipponne du dessin animé. Ce qui fait qu’encore aujourd’hui je peux apprécier les histoires fantastiques en dessin animé dans des thèmes adapté pour les adultes. Pendant longtemps j’ai rêvé de devenir Manga ka et de faire du dessin animé. J’ai profondément apprécié les jeux vidéo de la filiale ”La Légende de Zelda” à l’arrivée des consoles en trois dimensions. Et j’ai exploré le monde de l’animation en trois dimensions à ces balbutiements comme étant une profession plausible.
-J’étais jeune et pleine de rêves. Mais j’avais très peu de moyens et de support. J’ai toujours dansé. Peut-être que, très de courir dans le champ des vaches en sautant pour ne pas mettre le piler dans une ”bouse de vache” m’a donné des prédispositions. Mais après une rude journée à attraper des Wawarons et à grimper dans les arbres rien de mieux que maman qui te lit une belle histoire. J’ai été complètement subjuguée par les beaux dessins des Aventures de Martine. Particulièrement ”Martine Prends l’Avion” Dans une collection ou elle visite le monde. Mais aussi ”Martine Petit Rat d’Opéra” qui a valu à ma mère un bon mal de tête. Entre deux parades de mode de poupée Barbie, je pratiquais le ballet. Convaincue que je me ruinerais les pied avec la danse classique elle m’a inscrite à la gymnastique, à la claquette, puis au ballet jazz. La professeure de ballet Jazz à pressée ma mère de m’acheter des chaussons adaptés aux pointes de peur que je me blesse encore plus. Ce qu’elle n’a pas fait. Une fois la fanfaronnade passée j’ai évolué par la mise en scène de chorégraphie avec les amies de la petite école. Je ne peux vous cacher mon embarra au secondaire, quand j’ai dû choisir entre les options de cours de théâtre, de danse, de musique et de l’art visuel. Je les veux tous! Et j’ai fait un peu de tout, changeant de programme d’une année à l’autre. J’ai passé mes premières années avec les disques de Pink Floyd et Genesis de mon père comme berceuse. De l’autre côté les berceuses et comptines de ma mère. Céline Dion et Julie Masse étaient à la télé avec Mitsu pour Bye Bye Mon Cowboy. Puis j’ai poursuivi mon évolution des Back Street Boys, puis Puff Daddy. Mon grand frère a ouvert mes horizons vers le Metal, le Dead Metal, Power Metal et le Symphonique Metal. Pour lui c’était une phase. Mais moi ça m’est resté. Donc fini le rêve d’être la prochaine Faith Evans. Je chante l’opéra à l’horreur des membres de la famille et des voisins.
-Par élimination des rêves les plus farfelu je me suis dirigé vers les études en Art au Cégep. J’avais bien trop peur de la méchante grande ville pour aller directement dans une école Montréalaise pour apprendre la bande dessinée et l’animation ou quelque autre profession artistique. La musique était disponible dans ma petite ville. Sauf que je ne supportais pas la musique qui n’arrachait pas les oreilles pendant cette étape de ma vie. Aussi il faut se mettre en contexte: Pour mon entourage toute forme d’Art est un hobby. Et en vivre est strictement limité aux élites et c’est pour moi inatteignable. Et même si j’ai aimé explorer les différents médias, le stress et la charge de travail m’a fait oublier les mangas et tout espoir de réussir des études supérieures. Les rêves ont pris un goût amer. Je suis devenue une jeune adulte compliquée et sans avenir. J’ai commencé à sombrer. J’ai bu beaucoup. J’ai essayé plusieurs substances faites pour alterner la réalité. Même dans les étapes les plus sombres il y a une lueur d’espoir. Pendant cette période j’ai pris confiance en mes attraits physique de femme, merci maman pour mes belles fesses. J’ai donc séduit ce mannequin gothique masculin pour lequel je bavais. Et passer du temps avec lui m’a instruite sur le métier. C’était la première personne à m’appuyer dans une profession artistique avec un discours positif et des chemins ouverts. Aussi, je me suis trouver un boulot dans un studio de photographie. Puisque ma famille continuait de me presser à me décider sur un vrai métier (Car pour eux l’Art Visuel ne l’est pas.) J’y ai vu un avenir. J’ai abandonné les études. Donc photographe et mannequin, c’était beaucoup mieux que ce que mes proches m’auraient cru capable de faire. Je m’y suis abandonnée. En gardant toujours un œil ouvert pour des opportunités artistiques. Ainsi j’ai joué dans des film et série de petits rôle et j’ai figuré dans des vidéos musicaux.
-Je n’arrive pas à me sentir satisfaite de mes accomplissements. Je ne m’en veux pas d’être gourmande. Car c’est seulement humain de chercher le bonheur. Moi je suis heureuse quand on me demande de faire partie d’un projet photo ou vidéo qui a de la gueule. J’aime poser pour les artistes. Et je continue de rêver d’une carrière fructueuse. Et je n’ai toujours pas de limite sur le genre artistique à m’imposer. Bien sûr mon centre énergétique diminue avec l’âge. Pour cela je m’en veux. D’avoir tant rêver et si peu accomplis et de ne pas donner plus que je ne donne aujourd’hui pour que ça se produit. Néanmoins sachez que l’espoir est ravivé par un brin la chiromancie et le tarot. Il semble que je sois voué à trouver le bonheur tard dans ma vie. Alors même quand tout semble perdu je dois garder espoir d’un avenir meilleur. Je me projette jouer l’antagoniste d’un bon film. Ou de découvrir une passion pour un style musical qui convient à ma voie. Qui sait, peut-être qu’à 50 ans je prendrai goût pour le Country.
En ce qui concerne le genre : pas vraiment de défi, je suis fluide. Il est agréable que le monde devienne plus tranquillement. D’autre part, la situation actuelle des arts ici est un exercice de patience et de résilience. Mais de toute façon je préfère les médias étrangers. Le jour l’art Québécois produira de bonnes choses est retardé par des affaires de bureaucratie et de vieux artiste qui ont peur de perdre leurs revenus. Je ne leur reproche rien. Je ferais pareil à leur place. Pour les nouveaux projets, je recherche l’intégrité, la rentabilité, l’équité, le respect, le savoir-faire et le savoir-être. L’entente et la chimie entre les différents membres impliqués est crucial pour de bons résultats. Il faut savoir où l’on s’en va et aller tous à la même place. C’est flou. Je veux juste faire partie de quelque chose de grand. Passer de bons messages au public. Avoir du plaisir à créer du divertissement.